Last updated on May 13, 2024

Aux États-Unis, le “bull riding” est un sport national et un métier à part entière. Un samedi soir, j’ai quitté les grandes avenues de Washington DC pour voir un rodéo à Lexington, en Virginie.

Voir un rodéo aux États-Unis

Il est à peine 18h quand je gare ma voiture au Virginia Horse Center de Lexington, une petite ville située à environ 2h30 de Washington. Le soleil se couche sur les plaines de Virginie. Je me sens un peu tassée, garée entre deux énormes 4×4 rouge dont les jantes crantées sont presque aussi hautes que ma voiture.

Nous sommes un peu en avance, mais les portes viennent de s’ouvrir. Une vingtaine de personnes attendent en fil indienne que l’hôtesse au chapeau et à la chemise à carreaux prennent leurs tickets. Ce soir, le Virginia Host Center accueille des centaines de personnes. La plupart sont des habitués du “bull riding”. Quand à moi, voir un rodéo aux États-Unis faisait partie de ma liste de choses à faire pour découvrir le pays.

Voir un rodéo avec des enfants

Bottes en cuir, jeans Wrangler, chemises à carreaux… Des enfants courent, affublés de tout l’attirail du parfait cowboy. “C’est pour participer au concours du meilleur costume de cowboy”, me précise une maman en posant un regard fier sur ses jumeaux habillés en rouge et bleu. J’ai moi-même joué le jeu en m’habillant d’un jean et de bottes bleues, que j’avais acheté au Texas quelques mois auparavant. Reconnu dans toute la région, le rodéo de Lexington n’est pas aussi gros que ceux organisés au Wyoming ou au Texas, mais il attire tout de même plusieurs milliers de personne chaque année. Pour les passionnés, c’est le rendez-vous familial du samedi soir.

Une soirée au cœur du patriotisme américain 

Voir un rodéo, c’est avant tout plonger dans l’univers des cowboys et des ranchers américains. Des drapeaux américains flottent un peu partout dans cette salle déjà bondée. Les stands de nourriture s’animent, ça sent la fumée des barbecues. Sans surprise, il faut présenter sa carte d’identité à l’entrée pour acheter de l’alcool. Le choix est plutôt limité : Budweiser pour les buveurs de bières, ou soda. Il faudra revenir plus tard pour acheter une bouteille d’eau, le stock n’est pas encore arrivé. Un peu plus loin, le vendeur de popcorn n’est pas assez rapide pour servir les nombreux clients qui affluent. Tout le monde mange, boit et pointe du doigt les taureaux qui attendent tranquillement dans leur enclos.

Voir un rodéo à Washington, DC

J’aurais pu suivre l’odeur de fumée et m’arrêter au stand de burgers, mais je me dis que je reviendrai plus tard. Car la soirée commence. Un homme galope sur un cheval blanc, en faisant voler derrière lui le sable de l’arène. Dans sa main, il brandit le drapeau américain. Les lumières s’éteignent. Tout le monde se lève, enlève leurs chapeaux. L’hymne national américain retentit dans un silence religieux. Au mot “The land of the brave”, des cris résonnent et le commentateur hurle dans son micro “Hiiiiiha”.

Les différentes épreuves du rodéo 

Dans la salle surchauffée, tout le monde est venu voir le rodéo, mais surtout le “bull riding”. L’objectif : chevaucher un taureau en se tenant seulement avec une seule main, pendant au moins huit secondes. En cas de chute avant ce délai, le cowboy est éliminé. Pour départager les différentes prestations qui durent plus de huit secondes, les juges déterminent celui qui a le plus de prestance. Mais il existe de nombreuses autres épreuves : le “roping”, le “steer wrestling”, ou encore le “bronc riding”. Elles s’inspirent des activités quotidiennes des ranchs.Aller à un rodéo : démonstration de "roping"

L’équitation western, un style unique 

Pour ma part, je suis venue voir le barrel racing (la course aux barils). Réservée aux femmes, cette course de vitesse est vraiment impressionnante : les cavalières et leurs montures doivent tourner autour de trois barils le plus rapidement possible. Passionnée d’équitation depuis des années, je suis surtout habituée au concours de saut d’obstacles au style européen. L’équitation western est complètement différente et unique.

Entre chaque prestation, un clown arpente l’arène et fait hurler de rire les enfants et leurs parents. Le numéro le plus célèbre consiste à se cacher dans un tonneau pendant le bull riding.

Après deux heures de show, le rodéo se termine avec le concours du plus beau costume et les enfants se pressent dans l’arène sous les clameurs du public. Les derniers stands de nourritures ferment et il ne reste plus que le vendeur de chapeaux encore ouverts. Je me dirige vers le parking pour rejoindre Washington en me promettant qu’un jour, je participerai à une épreuve de barrel racing.